Vont-ils révolutionner la ville ?
On commence à en voir de partout, mais ils étonnent encore beaucoup les passants. Je parle bien sûr des vélo cargos – aussi appelés biporteurs. Très prisés pour la logistique du dernier kilomètre depuis quelques mois, son utilisation est envisageable pour pleins d’usage. A Lyon, on voit par exemple des plombiers intervenir en vélo cargo.
Dans le cadre d’une expérimentation menée par la métropole dans le cadre de la Zone à Faible Émission, j’ai pu essayer pendant un mois un vélo cargo pour mon activité.
Petit retour d’expérience !
S’adapter au vélo cargo
La métropole m’a prêté un vélo plutôt imposant : le Yuba Super Cargo CL. Avec assistance électrique, donc ! Vu le poids, ça me semble indispensable.
Une conduite à la motarde ?
Par mon activité j’avais déjà testé plusieurs vélo cargos sur lesquels je suis intervenu : des Bullitt, Urban Arrow, Douze Cycle. J’avais déjà des bases en termes de conduite. La première fois sur un vélo cargo est toujours un peu spéciale ! Contrairement au vélo classique, la vision doit se porter plus loin : la roue avant étant déportée vers l’avant, il faut plus anticiper. Pour les habitués de la moto, la conduite est visiblement proche (je ne suis moi-même pas motard).
Le gabarit imposant du vélo empêche de se faufiler, que ce soit entre les voitures ou même parfois entre le mobilier urbain (barrières pour empêcher les voitures de passer par exemple). Au final, au bout de quelques semaines, une fois que le gabarit du vélo est bien appréhendé, on peut conduire aux mêmes endroits qu’un vélo classique sans problème.
Mais où mettre ce cargo (paquebot ?!) à l’arrêt
C’était ma crainte principale. Pour 2 raisons :
- ou poser le vélo pour ne pas gêner ?
- ou poser le vélo pour éviter qu’il se fasse voler ? – on parle de vélos qui coûtent rarement moins de 5000€ !
Et bien ça a été beaucoup plus simple que prévu. Déjà, il existe des parkings vélo adaptés pour garer son biporteur ! Exemple devant le centre commercial de la Part-Dieu :
Parfois, il faut chercher un peu pour trouver des zones qui peuvent convenir – toujours prévoir 5 minutes de marge s’ il y a un RDV. Les parkings 2 roues type moto sont assez adaptés, il y a de nombreux espaces “morts” dans la ville ou le vélo peut trouver sa place.
Éviter que le cargo prenne le large
Je n’ai que très rarement attaché le vélo à un point d’attache. J’avais un antivol type fer à cheval pour la roue arrière, et un antivol Abus pliable que je mettais sur la roue avant. J’enlevais la batterie si je laissais le vélo dehors longtemps.
Le vélo était aussi équipé d’une puce GPS, qui permet de savoir où se trouve le vélo.
La nuit, le vélo dormait dans mon garage, collé à ma voiture (avant de prendre sa place définitivement un jour j’en suis sûr 🙂 )
Comment le vélo cargo a changé ma vie de mécano vélo
Grosse caisse, gros gain de temps
Avec ce vélo, tous mes déplacements ont été beaucoup plus simple. La grosse caisse permet de charger des affaires hyper simplement. Moi qui avait l’habitude de harnacher une remorque à mon vélo, mon temps de préparation a été divisé par 3 – quitte à ce que la caisse se transforme en joyeux bordel ! Même mon pied d’atelier de déplacement (le fameux Crivit de Lidl) rentre dans la caisse.
Un atelier mobile
Grâce à ce vélo, j’avais un véritable atelier mobile pour mes interventions. Le dessus de la caisse me servait d’établi. Fini de disperser mes outils à droite à gauche. Pour tous les pros qui interviennent en extérieur, il y a tout un tas de personnalisations à faire pour travailler dans des conditions plus agréables !
La star du village
Un peu parce que mon vélo était un peu bruyant (le couvercle de la caisse grinçait un peu), et beaucoup parce que ce mode de transport étonne, beaucoup de piétons / vélos / automobilistes dévisageaient le vélo ! Pour faire de la pub à la fois visible et peu intrusive pour le lambda (on parle par d’énormes affiches comme sur les arrêts de bus !), c’est l’idéal !
Idéal pour un apéro aussi…
Le retour à la vie sans vélo cargo …
Après un mois d’idylle, je dois rendre le vélo… Snif ! La vie va être bien dure. J’ai été conquis par ce test, et je me projette dans un achat. Plusieurs options s’offrent à moi :
- L’option économique : achat d’un VAE. Avec la remorque que j’ai déjà, je garde la l’agilité et l’assistance électrique… mais je perd en facilité de stockage et en praticité pendant mes interventions.
- L’option Decathlon : achat du longtail Decathlon. En aménageant la partie arrière avec une grosse caisse, et en utilisant les “repose pied” comme zone de stockage, je garde une grosse capacité de transport et gagne en maniabilité. Mais il me faut adapter le vélo
- L’option vélo-cargo : achat d’un biporteur. Tous les avantages cités dans cet article, mais l’option la plus chère. Fort heureusement, des aides pour les professionnels existent via la chambre des métiers du Rhône. Jusqu’à 3000€ dans la limite de 60% du prix du vélo, c’est très intéressant…
Réponse dans les prochains jours !